Les associations marocaines demandent à être distinguées des entreprises sur le plan fiscal
Les
associations marocaines demandent à être distinguées des entreprises sur le
plan fiscal
Une forte mobilisation des associations pour une justice fiscale
coïncide avec le 60ième anniversaire de la promulgation du Dahir des
libertés publiques de 1958
De
nombreuses associations se sont lancées dans une campagne auprès de la Chambre
des députés, afin de convaincre le législateur de procéder à une distinction
entre associations et sociétés au niveau fiscal. Elles soutiennent que les
sociétés sont à but lucratif, contrairement aux associations. Leur appliquer le
même système fiscal constitue une aberration.
Il est à
noter que cette campagne coïncide avec le soixantième anniversaire de la
publication du Dahir des libertés
publiques de 1958. Ce dahir comprend aussi la loi qui régit les associations.
Cette
mobilisation à plus d’une échelle, intervient au beau milieu du débat, de la
session d'octobre de la Chambre des représentants, sur le projet de budget pour
2019.
Dans ce
contexte, les associations ont rencontré jeudi 1er janvier la
plupart des groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition, avec les
présidents ou les membres, ainsi que des membres éminents de leurs équipes et
des membres de la commission de l’économie et des finances. Les associations
ont également rencontré Monsieur Fouzi Lekjaa, directeur du budget au ministère
de l'Économie et des Finances. Les représentants de ces associations ont aussi
rencontré des députés des partis PJD, USFP, GSU, PI, PAM, PPS, MP.
Au cours
de toutes ces réunions, l’équipe des représentants des associations a discuté
avec les députés et les responsables gouvernementaux du mémorandum des
associations sur la nécessité pour le législateur de distinguer les
associations des sociétés au niveau
fiscal. La différentiation est compatible et
répond à la nature de l’activité
sociale des associations qui sont à but non lucratif.
Tous les
parlementaires rencontrés par le groupe de représentants des associations ont
exprimé leur volonté de soutenir ces revendications, à savoir la modification
de certains articles, dont l'article 7, qui renvoie à l'article 2 du code
général des impôts des personnes assujetties à l'impôt, qui stipule que:
« Les sociétés, les établissements publics, les
associations et autres organismes assimilés, les fonds, les centres de
coordination et les 1 Article 8 de la loi de finances n° 38-07 pour l’année
budgétaire 2008 2Article 6 de la loi de finances n° 73-16 pour l’année
budgétaire 2017 3 Article 7 de la loi de finances n° 40-08 pour l’année
budgétaire 2009 Règles d'assiette Articles 2, 3 et 4 6 autres personnes morales
passibles de l'impôt sur les sociétés sont appelés "sociétés" dans le
présent code. »
Les
associations appellent à la suppression du mot associations, car
on ne peut donner le nom entreprise légalement aux associations. Les
associations sont des institutions créées selon le Dahir des libertés publiques
de 1958. De ce fait, « L'association est un accord prévoyant
la coopération continue de deux ou plusieurs personnes pour utiliser leurs
informations ou leurs activités dans un but déterminé, hormis la distribution
de bénéfices entre eux ». (Chapitre 1 dudit dahir). Les associations
proposent l’instauration d’un régime fiscal conforme à leur nature.
Dans le
même ordre d'idées, les associations demandent la modification de l'article 27,
se rapportant à certaines exonérations en matière d'impôt sur le revenu et le
rajout deux paragraphes. Le premier
paragraphe prévoit« une exonération de 50% du salaire total et une
indemnisation conformément aux dispositions législatives et réglementaires en
vigueur ». Et le second prévoit "l'exonération des volontaires
contractés auprès d'institutions publiques, ainsi que des associations d'impôt
sur le revenu".
Les
associations demandent la modification de l’article 91 en exonérant de la
TVA un ensemble de leurs activités à l’instar des fédérations sportives.
Il convient
de noter que cette initiative est dirigée par cinq associations: l'Association
marocaine pour la solidarité et le développement, l'Association des
alternatives à la citoyenneté, l'Association de la Colombe Blanche des droits
des personnes en situation de handicap au Maroc, l'Association du Forum Zahra
pour les femmes marocaines et l'Association du Nakheel. Elle est connue sous le
nom de Mouvement d'initiatives pour la réforme du système juridique « MIRLA »
et qui englobe actuellement 1000 autres associations. Elle connait un appui de
plus en plus important de différentes associations. Le mouvement est coordonné
par AMSED - l'Association marocaine pour la solidarité et le développement.
Il est à
préciser que ce mouvement a rencontré au préalable, Le ministre d'État et des
Droits de l'Homme, El Mostafa Ramid, le ministre de la Jeunesse et des
Sports, Rachid Talbi Alami, le ministre de la Solidarité Bassima Hakkawi et le
ministre de l'Emploi, Mohamed Yatim. Tous ces ministres ont exprimé leur accord
sur la légitimité des revendications des associations.
Pour
rappel, les travaux relatifs à la modification du cadre juridique, financier et
fiscal ont été lancés il y a plus d'un an. Ils sont animés par les cinq associations
susmentionnées. Le mouvement coïncide avec le soixantième anniversaire de la
promulgation du Dahir des libertés publiques en 1958, et comprend aussi la loi sur les associations.
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