Covid-19: le Maroc espère lancer sa campagne de vaccination d'ici la fin de l'année - AFP
Covid-19: le Maroc espère lancer sa
campagne de vaccination d'ici la fin de l'année - AFP
Après avoir opté pour les vaccins
chinois Sinopharm et britanniques AstraZeneca, le Maroc espère lancer d'ici la
fin de l'année une campagne visant à immuniser en trois mois quelque 20
millions d'adultes, suscitant attentes, inquiétudes et rumeurs dans ce pays
frappé de plein fouet par la crise sanitaire.
Le Royaume-Uni a été mercredi le premier
pays au monde à approuver l'utilisation massive d'un vaccin, celui produit par
Pfizer/BioNTech et va le déployer dès la semaine prochaine dans l'espoir de
contenir enfin la pandémie.
Chaque pays est souverain pour
"décréter une utilisation d'urgence" du vaccin de son choix, a
expliqué le ministre marocain de la Santé, Khalid Aït Taleb, dans un entretien
avec l'AFP.
La date de lancement de la campagne au
Maroc reste "tributaire de la validation des vaccins mais aussi du
calendrier de livraison" des producteurs pharmaceutiques, a-t-il souligné.
Le royaume mise beaucoup sur le vaccin
chinois Sinopharm, ayant passé en août un accord lui permettant de participer
aux tests cliniques menés dans une dizaine de pays, de s'assurer la livraison
de 10 millions de doses après des résultats probants et de prévoir une
production locale dans le cadre d'un échange d'expertise.
Dans l'attente des résultats
préliminaires de la phase 3 des tests chinois, les autorités marocaines
espèrent lancer au plus vite la "riposte virale", selon M. Aït Taleb.
La pandémie de covid-19 ne faiblit pas
dans le royaume, avec plus de 5.000 nouveaux cas quotidiens, pour un total de
359.844 contaminations, dont 5915 décès et 310193 guérisons, selon les derniers
chiffres officiels.
Le taux de létalité reste faible
(environ 1,7%), mais les hôpitaux frôlent la saturation dans la région de
Casablanca, le poumon économique du pays et le personnel médical, sur le front
depuis mars, montre des signes d'épuisement, dans un secteur marqué par la
pénurie de main d'infirmières et de médecins.
L'objectif est de vacciner plus de 20
millions de personnes en trois mois en mobilisant 12.750 professionnels (santé
publique, secteur privé, médecine militaire et Croissant Rouge marocain).
Les premières inoculations seront
réservées au personnel "de première ligne" (santé, sécurité), aux
"personnes utiles" (transports, etc.) et à la population "à
risque" (plus de 65 ans, problèmes de santé, etc.), comme l'a expliqué à
l'AFP le ministre de la Santé.
En attendant les premiers vaccins, le
sujet alimente toutes les conversations, entre espoir et inquiétude. D'autant
que "sur les réseaux sociaux, on se fait un plaisir, à chacun son
info", résume le site Hesspress.
Les premières rumeurs ont commencé à
courir dès la publication du communiqué officiel annonçant le 9 novembre que le
roi Mohammed VI avait avalisé le lancement d'une "opération massive de
vaccination", sans préciser le calendrier ni le type de vaccin.
A la mi-novembre, le ministère de la
Santé a publié un démenti "formel" après la publication sur les
réseaux sociaux d'un faux projet de loi déclarant la vaccination obligatoire,
alors qu'elle est facultative.
Cette semaine, une photographie légendée
"officiel: lancement de la campagne de vaccination au Maroc" montrant
un jeune homme transporté de force par six policiers a été débusquée comme
"fake news" sur le compte twitter de la sûreté nationale marocaine
(DGSN).
Les médias locaux convoquent tous les
jours des experts pour apaiser "la vague de scepticisme" et
contrecarrer les "critiques farfelues et fantaisistes", à savoir ceux
qui doutent de l'efficacité du vaccin, ceux qui redoutent "d'être des
cobayes", ceux qui pensent que le "vaccin modifie l'ADN"....
En même temps, l'effervescence
médiatique autour du vaccin a fait souffler "un vent d'optimisme" sur
l'activité économique, déprimée par la crise liée à la pandémie et par la
sécheresse qui frappe le pays, selon le journal l'Economiste.
Fin septembre, la banque centrale
marocaine a aggravé ses prévisions de récession pour 2020, tablant sur une
contraction de 6,3% liée au "redémarrage plus lent que prévu" des
activités.
Au point mort depuis la fermeture des
frontières à la mi-mars, le secteur du tourisme, un des piliers de l'économie
marocaine, voit le vaccin comme le principal espoir de relance.
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