Musée ethnographique de Tighmert au Sud du Maroc- Mémoire des nomades Par Bouzid Laghla
Par Bouzid Laghla
À l’instar de Guelmime, le carrefour commercial célèbre et connu de son rôle historique dans les réseaux de commerce transsahariens, L’oasis de Tighmert s’emparait depuis tant d’années d’un patrimoine culturel aussi riche qu’il attire les regards des touristes. Quelques-uns parmi eux, ont y installé et ont noué des relations amicales avec la communauté locale.
A titre
d’exemple de patrimoine oasien exposé au risque de destruction voire
disparition, on peut mentionner les musée ethnographiques situés au sein de Qsar
Ait El Khannousse.
·
Musée ethnographique (Mémoire
des nomades, Tighmert)
Le musée « Mémoire de nomades » situé au cœur de l’oasis Tighmert (littéralement ; Le coin), a forgé son nom d’une mémoire parfumée de souvenirs de nomades ainsi que de caravaniers qui traversaient le Oued-Noun vers l’Afrique de l’Ouest. On doit tout d’abord souligner la signification de la casbah que les fondateurs du musée ont choisie comme local et qu’ils ont procuré par location. Le local ou le soi-disant musée n’est qu’en base qu’une modeste maison de commerce transsaharien dont la propriété revient aux descendants héritiers de la famille Ahl belal, connue pour son activité commerciale transsaharien en dix-neuvième siècle et au début du vingtième siècle.
Le musée a vu le jour depuis deux décennies. Son inauguration était le résultat d’un effort déployé durant trente-sept ans[1] , portant sur la collecte et l’acquisition des objets, des œuvres, des outils artisanaux, fossiles…
La Casbah, elle-même, constitue un monument culturel ayant la nécessité et le besoin d’être restauré. Elle est construite en pisé. Sa superficie est environ 400[ii] m2, entourée de tours, certaines d’entre elles sont en ruine.
L’habitation consistait à un rez-de-chaussée et un seul étage qui consiste seize chambres, dont six sont utilisées comme salles d’exposition
Les objets exposés dans les divers pavillons sont répartis selon les champs ou les thématiques suivantes :
instruments et objets de nomadisme : on peut en distinguer les composantes de la tente saharienne (en laine ou en poile), le harnachement de la selle ((Laabidiya= la selle maure). Les instruments) de l’eau (l’outre (Guerba), Tanoua (réservoir d’eau), Lhammara (Tripier en bois), les objets de la cuisine (four en argile cuit), les marmites traditionnelles…
Pour réduire et mieux présenter le matériel traditionnel
utilisé par les nomades, on va joindre ci-dessous quelques photographies prise
dans le musée lors de notre visite effectuée le samedi 27 juin 2020 à 18h 30
min quelques.
Instruments
et objets de sédentarisme dans les oasis sahariennes : parmi ces
objets exposés, on trouve tout un
matériel agraire ou agricole y inclus les outils ayant des noms « empruntée soit au zénagua en
Mauritanie, soit au tašelћit au Sahara.. »[iii] ,
comme Tamadirt, ou d’origine arabe tel Lmahratha (la charrue)[iv]. Pour
mieux contempler quelques objets parmi
d’autres, je vais joindre ci-dessous quelques
illustrations.
Il est
remarquable que la classification des objets dans le musée est d’ordre usuel,
ce qui permet au visiteur (touriste ou chercheur) de voir les ustensiles qui reflètent en quelque sorte
les traditions culinaires ; les couvertures et les tapis (notamment en cuire de chèvres et de bœufs,
tapis de laine… ), les outils de décoration et de maquillage , les
dispositifs de mariage (la dot de la mariée…).
En
addition à la poterie (les Jarres, les Tajines..), les outils sont fabriqués
souvent en différentes matières à savoir le bois (les caisses en bois, les
mortiers, les calebasses), les minéraux (cuivre : bouilloire, marteau,
bijoux..), argent : pièces de monnaie…).
Je signale que lors de notre visite au musée on n’y a pas découvert de
bijoux ou d’autre objet en or. Cela interprète d’une façon clair et logique la
mauvaise réputation du port de l’or chez quelques tribus (L’or était jugé
d’être un porte-malheur chez certaines tribus).
Le
matériel traditionnel maritime (ex : canne à pêche..) reste restreint dans
le musée, car la région d’Oued-Noun n’a connu jamais de tribus de pêcheurs, ce
qui résulte la faiblesse des traditions maritimes par rapport à celles
pastorales.
Pourtant,
le musée a réservé un coin pour les instruments de la pêche parmi lequel on
trouve des os de baleine
A
l’instar des vestiges de la baleine, Le musée expose des fossiles, des pierres
à valeur précieuse y compris celle utilisés à l’antiquité, et des outils utilisés pendant la période coloniale à savoir un vélo auquel sa date de
fabrication remonte à l’année 1920.
Malgré
la richesse et la diversité des Jeux traditionnels, le coin réservé à ce genre
de patrimoine ne contient que peu d’articles à savoir Krour (Mancala), Laadma (la poupée),
Taghounja …
En effet,
le musée constitue l’un des lieux de la
mémoire de nomadisme qui mérite l’encouragement et le soutien du gouvernement
marocain ainsi que les autorités locales et le conseil municipal d’Asrir -Tighmert.
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