Le Maroc aspire à mettre en place un système dédié à l’intelligence artificielle (Mme Mezzour)
Le Maroc aspire à mettre en
place un système dédié à l’intelligence artificielle (Mme Mezzour)
Salé – Le Maroc ambitionne de mettre en place un
système dédié à l’intelligence artificielle, a indiqué, lundi à Salé, la
ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la réforme de
l’administration, Ghita Mezzour.
Intervenant à l’ouverture du colloque national portant
sur “l’utilisation et le développement d’une intelligence artificielle
responsable au Maroc”, organisé en collaboration avec l’Organisation des
Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Mezzour
a relevé la nécessité de mettre en place un système dédié à l’intelligence
artificielle en tant que levier pour l’innovation et la croissance économique
dans le Royaume, notant que cela permettrait de générer de nouveaux services,
emplois et compétences.
Le Maroc est l’un des premiers pays à mettre en œuvre
les recommandations de l’Organisation concernant l’éthique de l’intelligence
artificielle, adoptées lors de la 41ème session de la Conférence générale de
l’UNESCO en novembre 2021 à Paris, a-t-elle relevé, indiquant que le ministère
est en phase avec la dynamique actuelle du Royaume en matière d’intelligence
artificielle.
Après avoir mis en lumière les vastes et illimitées
possibilités offertes par l’intelligence artificielle pour conduire des
transformations dans de nombreux domaines et son impact positif sur
l’amélioration de la vie des citoyens, la responsable gouvernementale n’a pas
manqué de souligner les diverses initiatives en cours au Maroc dans ce domaine.
Cela comprend la création de centres de recherche et
de développement à Oujda, Rabat, Fès et Benguerir, qui s’intéressent à
l’intelligence artificielle, a précisé Mme Mezzour.
Pour récolter les fruits de cette évolution liée à
l’intelligence artificielle, il est nécessaire d’aborder en profondeur son
aspect éthique, afin de mettre en place une politique efficace en matière
d’éthique de l’intelligence artificielle, a-t-elle estimé.
Le ministère délégué chargé de la Transition numérique
et de la réforme de l’administration œuvre pour permettre à un certain nombre
de secteurs de bénéficier de la révolution technologique qui secoue le monde,
en particulier dans des domaines tels que les start-ups et la délocalisation de
services, a-t-elle conclu.
De son côté, le directeur régional du Bureau de
l’UNESCO pour le Maghreb, Eric Falt, a souligné que le Maroc s’est distingué
sur la scène internationale, démontrant son leadership dans le domaine de
l’intelligence artificielle, lorsqu’il a été l’un des tout premiers pays à
répondre à l’appel de l’UNESCO pour une intelligence artificielle éthique.
Et d’ajouter que face aux enjeux éthiques de l’IA dans
un monde en constante évolution, l’UNESCO a pris des engagements forts pour
faire face aux défis éthiques, notamment en soutenant ses États membres dans la
mise en œuvre de la Recommandation sur l’éthique de l’IA, approuvée à
l’unanimité en novembre 2021, offrant ainsi le premier cadre normatif
international axé sur l’éthique dans le développement et l’utilisation de l’IA.
Le Maroc a été l’un des premiers pays à déclarer son
alignement effectif sur la Recommandation de l’UNESCO, et bénéficie à ce titre
d’un accompagnement structurel via le ministère délégué chargé de la Transition
numérique et de la réforme de l’administration dans le cadre du projet
“Exploiter le pouvoir de l’IA pour promouvoir l’égalité des chances dans le
monde numérique”, pour mettre en œuvre la Recommandation et développer une
vision nationale de l’IA dans des cadres stratégiques, a-t-il souligné.
Pour sa part, le secrétaire général du Conseil
national des droits de l’Homme (CNDH), Mounir Bensalah, a affirmé que la
préoccupation du Conseil est de veiller à ce qu les algorithmes et les
technologies basés sur les systèmes de l’IA ne violent pas les droits de
l’Homme et respectent la liberté d’action et de choix sans orientation ou
tromperie.
Le CNDH a également pour souci de protéger la vie
privée et la confidentialité des données, de lutter contre les stéréotypes et
les différentes formes de discrimination, notamment celles fondées sur le
genre, et de consacrer la transparence des décisions et des procédures
soutenues par les systèmes d’IA.
Il a indiqué que le CNDH a publié en décembre 2022 un
document complet qui comprend 76 recommandations et 10 lignes directrices se
rapportant à l’éthique de l’IA afin de protéger les droits de l’Homme, notant
qu’il s’agit du troisième document du genre dans le monde produit par une
institution nationale des droits de l’Homme et figure parmi 250 documents
internationalement approuvés par le Haut-Commissaire, et le second à l’échelle
continentale.
Le Conseil aspire à un plaidoyer collectif, au niveau
national et international, en faveur de la conception et le développement des
systèmes d’intelligence artificielle selon une approche basée sur les droits de
l’Homme, ainsi qu’en faveur d’une intelligence artificielle responsable et
éthique avec les droits de l’Homme comme valeur fondamentale, a relevé M.
Bensalah.
Il a rappelé la déclaration de l’ancienne
Haute-Commissaire des Nations Unies aux droit de l’Homme, Michelle Bachelet, en
septembre 2021, qui affirmait que les technologies de l’IA peuvent avoir des
effets négatifs, voire catastrophiques, si elles ne tiennent pas suffisamment
compte de la manière dont elles affectent les droits de l’Homme, et qu’il faut
une évaluation et un suivi systématiques des effets des systèmes d’IA afin
d’identifier et d’atténuer les risques en la matière.
Cet atelier de deux jours s’intéresse à plusieurs
thèmes, notamment “Opportunités et défis de l’IA au Maroc”, “Répercussions des
technologies de l’IA sur la population” et “IA, Economie et infrastructures”.
Aucun commentaire