Economie- Bank Al-Maghrib maintient inchangé son taux directeur à 3%
Economie-
Bank Al-Maghrib maintient inchangé son taux directeur à 3%
Ati Mag/ MAP
Le Conseil de Bank
Al-Maghrib (BAM), réuni mardi à Rabat, a décidé de maintenir inchangé le taux
directeur à 3%, tout en continuant de suivre de près l’évolution de la
conjoncture économique et de l’inflation.
Le Conseil “a jugé que le
niveau actuel de 3% du taux directeur reste approprié pour renforcer l’ancrage
des anticipations d’inflation et soutenir son retour à des niveaux en ligne
avec l’objectif de stabilité des prix”, indique BAM dans un communiqué.
Pour ce qui est de
l’inflation domestique, BAM précise qu’après le pic de 10,1% atteint en février
2023, elle s’est inscrite en baisse, revenant à 3,4% en décembre et terminant
ainsi l’année 2023 avec une moyenne de 6,1% après 6,6% en 2022.
Elle poursuivrait son
ralentissement pour s’établir à 2,2% cette année et à 2,4% en 2025. Sa
composante sous-jacente a suivi une trajectoire similaire, passant de 6,6% en
2022 à 5,6% en 2023, et devrait osciller autour de 2,3% cette année et en 2025.
Le Conseil a également pris
note qu’après deux trimestres successifs de baisse, les anticipations
d’inflation à moyen terme, telles qu’elles ressortent de l’enquête
trimestrielle de BAM auprès des experts du secteur financier, ont connu une
quasi-stabilité au premier trimestre de 2024.
Sur le plan de la
transmission de la politique monétaire, les taux débiteurs se sont stabilisés
au dernier trimestre de 2023, l’accroissement total depuis le début du
resserrement monétaire se maintenant ainsi à 112 points de base (pbs) contre
150 points pour le taux directeur.
La hausse des taux a
concerné davantage les entreprises que les particuliers et a été moins importante
pour les Très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) que pour les
grandes entreprises.
Le Conseil a aussi relevé
les fortes incertitudes qui entourent les perspectives économiques et
l’évolution de l’inflation en lien, au niveau international, avec les tensions
géopolitiques et la tenue d’élections dans de nombreux pays et, au plan
national, avec les conditions climatiques et le stress hydrique.
S’agissant de la croissance
économique, elle aurait été proche de 3% en 2023 et devrait se limiter à 2,1%
en 2024 avant de s’accélérer à 4,3% en 2025.
Le démarrage de la campagne
agricole a été marqué par des conditions climatiques défavorables, avec des
précipitations faibles et inégalement réparties sur les plans territorial et
temporel, qui ont affecté la superficie emblavée des céréales. Celle-ci se
serait située autour de 2,5 millions d’hectares contre près de 3,7 millions une
année auparavant.
Ainsi, selon les
projections de BAM, la production céréalière avoisinerait 25 millions de
quintaux contre 55,1 millions une année auparavant. Dans ce contexte, la valeur
ajoutée agricole se contracterait de 6,4% en 2024 avant de rebondir de 12,8% en
2025, sous l’hypothèse d’un retour à une récolte céréalière moyenne de 55
millions de quintaux.
Quant aux activités non
agricoles, leur rythme de progression s’améliorerait de 2,6% en 2023 à 3% en
2024 puis à 3,5% en 2025, reflétant en particulier la dynamique attendue de
l’investissement en lien avec les différents chantiers engagés et prévus.
Sur le plan des comptes
extérieurs, le déficit commercial s’est atténué de 7,3% en 2023, résultat d’un
recul de 2,9% des importations et d’une quasi-stabilité des exportations. En
parallèle, les transferts des MRE se sont accrus de 4% à 115,2 milliards de
dirhams (MMDH) et les recettes voyages de 11,7% à 104,6 MMDH, ramenant ainsi le
déficit du compte courant à 0,6% du PIB contre 3,5% un an auparavant.
Ce dernier se creuserait à
2,3% du PIB en 2024 et à 2,8% en 2025, en lien principalement avec la hausse
des importations qui avoisinerait 7,5% annuellement tirées essentiellement par
les achats de produits alimentaires et des biens d’équipement.
Quant à la facture
énergétique, elle s’allégerait de 5% en 2024 avant de s’alourdir de 4,7% en
2025 à 121,4 MMDH.
Pour ce qui est des
exportations, elles s’accroitraient de 4,1% en 2024 et de 8,5% en 2025, portées
notamment par la poursuite de la bonne performance du secteur automobile, avec
des augmentations de 9,6% puis de 13,3% à 176,1 MMDH en 2025, et par la reprise
des ventes des phosphate et dérivés qui atteindraient 85 MMDH en 2025.
Pour ce qui est des
recettes voyages, bénéficiant de la dynamique prévue de l’activité touristique,
elles continueraient de s’améliorer à un rythme autour de 7,5% annuellement
pour atteindre 120,8 MMDH en 2025.
De même, les transferts des
MRE se maintiendraient à des niveaux élevés, soit 116,5 MMDH en 2024 et 122,4
MMDH en 2025. Concernant les recettes d’IDE, après une baisse sensible en 2023
à l’équivalent de 2,2% du PIB, elles avoisineraient 3,1% du PIB en moyenne au
cours des deux prochaines années.
Au total, et tenant compte
notamment des financements extérieurs prévus du Trésor, les avoirs officiels de
réserve se stabiliseraient à 359,8 MMDH à fin 2024 avant de se renforcer à
373,5 MMDH en 2025, soit l’équivalent de 5 mois et 5 jours d’importations de
biens et services.
S’agissant des conditions
monétaires, le besoin de liquidité des banques, tiré par la hausse prévue de la
circulation fiduciaire, devrait continuer de se creuser, passant de 111,4 MMDH
à fin 2023 à 121,1 MMDH à fin 2024 et à 143,2 MMDH à fin 2025.
Pour ce qui est du crédit
bancaire au secteur non financier, après la sensible décélération en 2023, liée
principalement à la baisse des prix des produits énergétiques et alimentaires
ainsi qu’à l’amortissement des prêts accordés dans le cadre des lignes de
garantie mises en place lors de la crise pandémique, il augmenterait de 4,4% en
2024 et de 4,7% en 2025.
Pour sa part, le taux de
change effectif réel connaitrait une appréciation de 1,3% en 2024 après celle
de 0,8% en 2023. Le niveau d’inflation domestique inférieur à celui des pays
partenaires et concurrents commerciaux devrait atténuer l’effet de
l’appréciation prévue du taux de change effectif nominal, avant de connaitre
une quasi-stabilité en 2025.
Sur le volet des finances
publiques, l’exécution budgétaire a clôturé l’année 2023 par un net allègement
du déficit à 4,4% du PIB.
En dépit des besoins
importants, en lien notamment avec la généralisation de la protection sociale,
l’accroissement de la masse salariale et le maintien d’un niveau élevé
d’investissement du Trésor, ce déficit devrait, selon les projections de BAM,
reculer à 4% du PIB en 2025, après une quasi-stabilité en 2024.
Cette évolution reflèterait notamment le renforcement des rentrées fiscales, la forte mobilisation des ressources provenant des mécanismes de financement spécifiques ainsi que le repli de la charge de compensation, conclut le communiqué.
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