Sahara: l’ONU s’aligne sur l’initiative marocaine d’autonomie et le chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, dénonce l’attitude non coopérative des séparatistes, contrastant avec la posture «mesurée et constructive» du Maroc.
Sahara: l’ONU s’aligne sur l’initiative marocaine d’autonomie et le chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, dénonce l’attitude non coopérative des séparatistes, contrastant avec la posture «mesurée et constructive» du Maroc.
Ati Mag
Lundi 14 avril, le Conseil de sécurité de l’ONU a été le théâtre d’un plaidoyer remarqué de Staffan de Mistura. L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara a exhorté les membres du Conseil à saisir une «fenêtre stratégique» ouverte selon lui par un ensemble de facteurs diplomatiques récents. Selon le diplomate onusien, les trois prochains mois représentent une période cruciale pour poser les bases d’un règlement politique durable d’un conflit qui perdure depuis un demi-siècle.
Cette réunion à huis clos s’est déroulée dans un climat de réalignement progressif des positions internationales autour de la proposition d’autonomie marocaine présentée en 2007. De Mistura a mis en avant un «nouvel élan» qui, s’il est correctement canalisé, pourrait ouvrir la voie à une désescalade régionale et à une relance crédible des négociations sous l’égide des Nations unies. Il a souligné que l’initiative marocaine mérite d’être expliquée dans le détail, notamment sur les prérogatives concrètes qui seraient accordées à un Sahara réellement autonome.
Deux éléments ont été particulièrement mis en avant par l’émissaire onusien comme catalyseurs de cette dynamique : d’une part, le soutien constant et réaffirmé des États-Unis à la souveraineté marocaine sur le Sahara, et d’autre part, les efforts de normalisation entre la France et l’Algérie, malgré des tensions persistantes.
La séquence diplomatique en cours confirme l’ancrage de la position américaine autour de l’option d’autonomie. Initiée sous l’administration Trump, la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara a été récemment réaffirmée par le secrétaire d’État Marco Rubio, à l’occasion de la visite à Washington du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Rubio a évoqué une «autonomie réelle» et une solution «mutuellement acceptable», que les États-Unis entendent activement faciliter.
En parallèle, le chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, a livré un tableau sans complaisance de la situation militaire. Il a dénoncé l’inefficacité des actions armées menées par le Polisario, affirmant que celles-ci ne représentent pas une menace significative pour les Forces armées royales. Il a aussi critiqué l’attitude non coopérative des séparatistes, contrastant avec la posture «mesurée et constructive» du Maroc, notamment à travers la collaboration étroite entre les FAR et la mission onusienne.
Un tournant décisif pourrait se dessiner dans le dossier du Sahara. Selon des informations obtenues par l’Institut géopolitique horizons, le secrétaire général de l’ONU s’apprêterait à reconduire Staffan de Mistura à son poste d’envoyé personnel pour le Sahara jusqu’à fin 2026. Cette décision intervient alors que l’intéressé avait lui-même posé un ultimatum en octobre 2024, exigeant des avancées sous six mois, faute de quoi il se retirerait. Ce revirement s’expliquerait par une rencontre décisive avec la sous-secrétaire d’État américaine chargée des Affaires politiques, Lisa Kenna, au cours de laquelle une feuille de route claire lui aurait été communiquée, poussant de Mistura à s’aligner sur la position américaine.
La reconduction de Staffan de Mistura marquerait un glissement majeur dans l’approche onusienne. Son mandat, désormais recentré sur la solution d’autonomie sous souveraineté marocaine, traduirait un abandon tacite du paradigme du référendum. Ce réalignement est fortement soutenu par l’administration Trump, dont le retour à la Maison Blanche a ravivé une dynamique offensive sur ce dossier. Le soutien américain s’est aussi manifesté par des pressions budgétaires, puisque Washington envisage de revoir sa contribution au financement de la MINURSO, jugée inefficace après plus de trois décennies de présence sur le terrain.
Aucun commentaire